2018 > 2024
EXPOSITION – CRÉATION PARTICIPATIVE
En 2018, l’association Faits & Gestes invite Louis Ponsolle et la chorégraphe Cécile Grassin à imaginer ensemble un projet participatif pour célébrer les 700 ans de la bastide cazalaise. Ils proposent de créer une procession masquée et chorégraphiée, pour réunir les habitants du village.
En prenant appui sur la série « Wilder Mann » de Charles Fréger et sur le folklore européen, Louis Ponsolle construit tout un groupe de personnages mêlant humains, animaux et autres esprits. Il questionne par ce projet le besoin de temps collectifs et festifs, comme un désordre ordonné et nécessaire.
Suite à de nombreux imprévus, la performance n’a au final pas lieu mais une série de photographies de Diane Barbier donne une visibilité au projet sur les réseaux sociaux, si bien que les masques et costumes sont exposés en 2019 au centre d’Art Contemporain des Ateliers des Arques aux cotés d’œuvres issues de la collection du Musée des Abattoirs, Frac Occitanie et de l’Artothèque du Lot (Exposition « Même pas peur !« ) ; puis en 2020 à la galerie privée La Papesse (Toulouse) et à Pol’n – Pôle de compétences culturelles (Nantes). Le Kiwi à Ramonville (31) exposera à nouveau ces pièces en 2023 et 2024.
Les costumes sont également investis par la compagnie de danse contemporaine Kubilai Khan pour des performances durant le festival Constellations (Toulon) en 2019, par le groupe artistique Alice pour le tournage de « Un jour, il faudra bien qu’on se fabrique un nous… » (Nantes) et la Cie Monstra pendant le festival Rebish 2021 (Toulouse). Le groupe de musique Sangue utilise également certains costumes pour le clip « Les ombres de mains ».
En 2024, le projet est réactivé, suite à la création de la structure Pied de Biche Productions. L’obtention d’une subvention du Département du Lot dans le cadre de l’ appel à projet « encourager la diversité de la création en langue et culture occitanes » permet d’étoffer le projet d’une collaboration avec Lucia Soto, chorégraphe, Flor Paichard, chanteuse, Marthe Tourret et Elisa Trebouville (musiciennes du groupe Bourrasque). Procession devient une création participative suite à trois jours de laboratoire avec des habitants et habitantes, et est présentée à Gindou le 20 septembre 2024 (ouverture de saison à l’Arsénic) et au Kiwi à Ramonville le 25 octobre 2024 (« Dia de los Muertos »).
Le projet est toujours disponible et peut être proposé à différentes associations et structures culturelles désireuses de créer un projet participatif.



























© Diane Barbier
« Les carnavals et autres fêtes costumées incarnent des temps forts à travers toute l’Europe. Le jeu, le grotesque, le travestissement y sont de mise, dans le renversement des valeurs et codes établis, une sorte de chaos temporaire, mis en scène pour rejouer nos passions, transcender nos peurs. Il est surtout question de rituel et de catharsis dans ces mascarades. Partant du constat que ces « assemblées » incarnent bien souvent tous les acteurs du village, de la ville, d’une société, je décidais de reprendre ces différentes figures tutélaires. Allant du simple statut social, en passant par les corps de métiers, les étapes de la vie ou encore la faune, la question des archétypes s’est vite imposée durant le processus de création. Comment évoquer des états de vie et d’identité à travers un jeu de codes et de symboles ? Le processus de création à vite muté en un travail quasi ethnologique. Jouant sur un onirisme intime comme une forme de mythologie personnelle, c’est petit à petit qu’un univers étrange et foisonnant s’est imposé. Un espace où les formes et les références s’hybrident, laissant l’enfantin se mêler à l’absurde, l’humain au monstrueux, le passé au présent. Une sorte de mascarade pop et crépusculaire. » Louis Ponsolle



© Fred Caray (Procession à Gindou – Septembre 2024)