Né en 1995 et résidant dans le Lot, Louis Ponsolle est plasticien et performeur. Il collabore également avec différentes compagnies de danse, théâtre et performance comme costumier/accessoiriste.
Il commence à exposer ses dessins en 2018 dans des bars associatifs et fonde le collectif DSL avec Diane Barbier (photographe) et Simone Bémol (performeuse) pour le projet Désolation, qui est l’occasion pour lui de créer sa première performance Traum et de s’essayer à la couture et à l’installation.
Il entame la création de Procession en 2019 sur le thème des mascarades. Cette série de masques et de costumes est exposée au centre d’art et résidence d’artistes des Ateliers des Arques (Lot), à la galerie La Papesse (Toulouse) et à Pol’n (Nantes). Ce projet est aussi investi par d’autres artistes pour des performances et films, comme la compagnie de danse Kubilai Khan pour le festival Constellations (Toulon), le groupe artistique Alice (Nantes), la compagnie Monstra pour le festival Rebish (Toulouse) et le groupe de musique Sangue.
Son expérience d’interprète pour la Cie S’appelle reviens sur le spectacle Pinocchio(s) Live (Biennale Internationale des arts de la Marionnette) confirme son désir d’une pratique hybride, à la frontière des arts plastiques et du spectacle vivant.
Il crée en 2021 Venus, strip-tease burlesque anatomique, pour un « genre » de festival à Gindou (Lot), qu’il rejouera à Toulouse (festival Rebish), Nantes (Pol’n), Villeurbanne (Semaine des visibilités Queers), Touzac (festival La Source Bleue), au Théâtre d’Aymare (Lot) et aux festivals queers Esquer (La Soulane – 65) et Chapeau Melon et bottes de queer (Aubenas – 07).
En parallèle de son travail comme plasticien et costumier pour diverses compagnies ( Body don’t cry / Marlène Rostaing pour Marie Blues, Cie des Hauts Parleurs / Sandra Calderan pour Just Us, les MoustachuEs pour Summum ; MegaSuperThéâtre pour La Séance), il entame la création de RadioNecro en 2022 grâce à une bourse « arts visuels » de la Région Pays de la Loire. Le soutien du Nouveau Studio Théâtre à Nantes et de l’Arsénic à Gindou font évoluer cette installation de cabaret funéraire vers une forme de spectacle indisciplinaire où fantômes et souvenirs d’enfance se croisent.
Il se forme ensuite à la ventriloquie puis à la marionnette au Théâtre au Mains Nues (Montreuil).
En 2024, tout en commençant ses premières recherches pour Muraille, il réactive le projet Procession suite à une invitation de l’Arsénic (46) et d’ARTO à Ramonville (31), ce qui l’amène à collaborer avec Lucia Soto, chorégraphe, les musiciennes du groupe Bourrasque, et Flor Paichard, chanteuse. Cette dernière lui propose de créer un costume pour la soirée CabaretS organisée par François Chaignaud au Théâtre de Chaillot en novembre 2024.
En 2025, il participe aux ateliers « Voix Ton Corps » organisés par La Petite à Toulouse, suit une formation avec Volmir Cordeiro au CCN de Montpellier, collabore avec Cécile Grassin pour des ateliers de masques en lien avec son projet Royaume, mais s’attache surtout à poursuivre, en collaboration avec Constant Fossard, la création de Muraille, un projet très personnel abordant la question dramatiquement actuelle de la santé mentale des jeunes.

RADIONECRO-2022 © Fred Caray
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Mon enfance en milieu rural a été déterminante dans la construction des références qui jalonnent mon travail.
La famille tout d’abord : les vacances passées à l’ESAT pour voir ma tante religieuse, le Larousse Médical de ma mère, les disques de rock garage de mon père. Le Lot et l’Aveyron, les étendues du Causse à arpenter pendant des heures, les bois de chevreuils ramassés au bord de la route, les cimetières transformés en terrain de jeu et les week-ends de fêtes dans les bois. Des images éparses qui font encore écho, les processions de pénitents pour la Saint Jean, les ecchymoses de Rebeyrolle, les magazines gothiques du buraliste, les usines béantes de Decazeville, le châle de Bernadette Soubirous et les collages de Kurt Cobain.
Et surtout, une exigence, un besoin pressant dès l’enfance de dessiner, d’écrire, tripoter de la colle et du tissu, bricoler des choses pour digérer et épandre ces sensations qui font des déflagrations dans tout le corps.
Je suis toujours une logique de la nécessité à travers mes projets, créer autour de ce qui « me travaille le ventre », ce qui ne me laisse pas tranquille et me hante. Ma démarche est plus sensible qu’intellectuelle, une logique intuitive, intime, DIY, où le poétique prévaut.
Mon choix des médiums répond à la même spontanéité, tout peut être exploré en fonction du projet et surtout de mon envie. J’aime entrecroiser les disciplines, me les approprier librement, avec une affection particulière pour le travail textile, l’écriture et l’installation. Venant des arts plastiques, mon approche du spectacle vivant ne repose pas sur une discipline particulière mais cherche à mettre en mouvement – et en mots désormais – les images qui m’obsèdent.
La question des marges est centrale et je ne cesse d’y revenir : il est avant tout question de parler de soi, de celles et ceux qui composent ma vie : qu’il s’agisse de fantômes et de monstres, ou des milieux underground que j’ai rencontrés très jeune, tous me parlent d’humanité à vif, de ruptures consommées, de chaos entremêlé de douceur. Je suis aussi très préoccupé par la question du soin, à soi, à l’autre et au monde ; et je vois ma pratique artistique comme une attention à construire de petits îlots, des cabanes où s’ébattre joyeusement et panser-penser nos débordements et nos écorchures.
Louis Ponsolle